SUMMARY
"Si depuis les ouvrages récemment dirigés par Beatrijs Vanacker en collaboration avec David Martens et Tom Toremans, la pseudotraduction commence a` être abordéesous l’angle de la fiction, elle a cependant été longtemps envisagée, et continue de l’e^tre, a` la suite de Gideon Toury, d’un point de vue essentiellement interculturel.Telle perspective, qui a prouvé sa fécondité, avec les études de Shelly Yahalom notamment..., a été développée au sein des Descriptive Translation Studies a` partir des années 1990 et de l’article de Douglas Robinson dans la premie`re édition de la Routledge Encyclopedia of Translation Studies. Mais dans ce développement la définition du terme « pseudotraduction » était étendue a` tout type de texte faisant apparai^tre des traces de traduction. Si la seconde édition de la me^me encyclopédie proposait une définition plus restreinte, c’est de l’aveu même de son auteur, la premie`re qui a reçu la plus grande audience et qui continue d’orienter une grande majorité des recherches consacrées au phénome`ne. Pourtant une telle définition prête le dos a` la critique, dans la mesure ou` elle étend le champ d’application du terme pseudo- traduction de manie`re indéfinie. C’est pourquoi il semble nécessaire d’en réévaluer les enjeux. Par ailleurs, plaider pour une définition restreinte de la pseudotraduction ne doit pas constituer un renoncement théorique. On espe`rera au contraire, y déceler les charmes d’une histoire littéraire cryptée, dont les œuvres s’écrivent entre les lignes des bibliographies officielles. Car en mimant le geste de la redécouverte, la pseudotraduction participe de cette anamne`se qui rend toute tradition vivante, et que Judith Schlanger a décrit en de tre`s belles lignes dans Présence des œuvres perdues."